mercredi 16 mars 2016

Quand la comtesse de Ségur vit brûler Moscou - Lorris Murail



Infos sur le livre

éditions : Scrinéo
date de publication : 01-10-2015
pages : 144
prix : 8,90€

Résumé éditeur


Quand on est la Comtesse de Ségur, on sait raconter une histoire ! Et particulièrement celle de son enfance, lorsqu'elle était encore Sophie Rostopchine, fille du gouverneur de Moscou, durant l'invasion de Napoléon en Russie en 1812. Alors que l'armée est aux portes de la ville, il lui faut fuir, laisser tout ce qu'elle connaît derrière elle pour échapper au danger. Quitter son père aussi, et voir dans la nuit s'allumer un brasier sans fin, prêt à tout engloutir sur son passage... Avec au milieu de ce chaos, une énigme latente : est-il possible que son père ait réellement fait brûler Moscou ?

Pourquoi ce livre ?


C'est à Montreuil que je me suis procuré ce roman, moi qui aime beaucoup les romans de la comtesse de Ségur, qui souhaitais vraiment découvrir cette collection des éditions et qui avait très envie de retrouver la plume d'un des auteurs de mon adolescence.

De quoi est-il question ?


Nous voici au XIX° siècle, en France. Comme à son habitude, la Comtesse de Ségur conte à ses deux petites filles, Camille et Madeleine, des petites histoires de son invention. Mais voilà que l'histoire anodine d'un ourson va ramener la comtesse des années en arrière, quand elle vivait en Russie et qu'elle a dû tout quitter pour fuir les flammes.

Des années plus tôt, alors que la comtesse n'est encore que Sophie Rostopchine, alors qu'elle n'est encore qu'une enfant de 13ans, alors qu'elle vit encore en Russie, les troupes de Napoléon menacent le pays. Nous sommes alors en 1812 et la vie de Sophie s'apprête à changer. Elle qui a toujours connu une vie tranquille va devoir fuir tout ce qu'elle connaît et faire face à la misère des soldats.

Mais plus encore, Sophie va devoir partir en laissant son père derrière elle, une douleur indélébile pour la jeune fille qui aime cet homme plus que tout. Le soir où elle aperçoit une grande lumière provenant de Moscou, le soir où elle apprend que son père a probablement fait brûler la ville mettant en danger ceux qui n'ont pu fuir, le monde de Sophie s'écroule une nouvelle fois.

Du côté de la forme...


Vous le savez peut-être, le XIXème siècle est un siècle qui m'intéresse tout particulièrement, notamment en littérature. J'ai d'ailleurs passer des heures délicieuses à lire les romans de la comtesse de Ségur et c'est donc sans hésiter que je me suis plongée dans ce roman pour, peut-être, en savoir un peu plus sur elle.

Ce qu'il y a tout d'abord à préciser, c'est que ce roman et, plus largement, cette série, a été prévue pour de jeunes lecteurs. En sommes, si vous êtes à la fac et que vous souhaitez faire un mémoire sur la Comtesse de Ségur, ce roman ne vous apportera pas ce que vous pouvez rechercher. Mais pour un jeune lecteur, le développement est comme on peut l'attendre.

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce roman, c'est l'écriture en rétrospection : l'auteur s'efface derrière le personnage de la comtesse âgée qui va elle-même raconter à ses petites filles son enfance. Une belle idée quand on sait à quel point la comtesse était une conteuse née. D'ailleurs, le fait de suivre cette histoire d'un point de vue interne lui donne je dirais plus de force.

Ici, nous allons donc découvrir la fuite de Sophie Rostopchine à l'aube de l'invasion de Moscou par les troupes de Napoléon. Un point de vue qui change et qui montre toute la violence dont pu faire preuve Bonaparte. Sophie est d'ailleurs attachante et j'ai beaucoup apprécié sa sensibilité malgré le fait qu'elle soit issue d'une famille aisée.

Ce roman est très touchant grâce au jeu des mises en abyme réservé par l'auteur : l'auteur prend le point de vue de la comtesse âgée qui va raconter l'histoire de la jeune Sophie mais à travers le récit de la comtesse, nous allons entendre le récit du soldat qu'elle rencontrât. Même si tout cela est romancé, c'est tous ces points de vue qui font la force et l'émotion du roman.

Et puis, ce livre nous permet de mieux comprendre finalement l'oeuvre de la comtesse de Ségur qui ne manqua pas de mettre une grande part autobiographique dans ses romans, des romans qui s'inspirent tous plus ou moins de son vécu et, aussi, de ce que l'on découvrir dans ce romans-ci : sa fuite, sa tendresse envers les autres, son rapport à la religion.

En conclusion...


Voici un court roman que j'ai beaucoup apprécié et sur lequel, vous l'aurez vu, il y a beaucoup à dire. Il s'agit là du premier roman de la collection "Il était un jour" que j'ai pu lire et je crois que je suis déjà fan. Par le biais de la fiction on apprend quelle fut une part de l'enfance de la comtesse de Ségur ce qui permettra à chacun de voir autrement les livres de cette femmes. Un roman à découvrir !
Pour ma part je vais suivre de près la collection "Il était un jour" et j'espère bien relire très bientôt les romans de la comtesse que j'ai très envie de redécouvrir.

1 commentaire:

  1. Oh j'adore, ça a l'air super original et le côté série me fait bien envie si chaque tome est aussi bien surtout !

    RépondreSupprimer